Le fléau des violences dans les stades est revenu sur le devant de la scène dans le championnat marocain de football, aussi bien en première qu’en deuxième division. Ces incidents portent atteinte à l’image du football national et freinent le développement d’un Maroc ambitieux, qui s’est positionné pour accueillir des événements sportifs continentaux et mondiaux, notamment la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030 en collaboration avec l’Espagne et le Portugal.
Dimanche dernier, lors de la rencontre entre le Chabab Atlas Khénifra et le Kawkab de Marrakech, des affrontements graves ont éclaté entre les supporters des deux équipes au stade municipal de Khénifra, dans le cadre de la 10e journée de la deuxième division.
Ces violences ont inclus l’envahissement du terrain par les supporters locaux, suivis de jets de pierres contre les supporters adverses, offrant un spectacle désolant qui ternit l’image du football marocain et ramène ce problème à l’avant-plan.
Témoignages et réactions
Houcine Ouchla, une figure du football marocain, a exprimé son exaspération face à ces incidents. Dans une déclaration à Hesport, il a confié :
« C’est l’un des aspects les plus frustrants de notre football national. Je me demande si ces fauteurs de troubles réalisent l’ampleur des dégâts qu’ils causent. »
Il a proposé des mesures strictes, notamment :
- Assigner un numéro de siège à chaque spectateur sur son billet.
- Interdire aux spectateurs de se tenir debout sur les sièges.
- Maintenir les sièges inoccupés en cas d’absence des détenteurs de billets.
Ouchla a également appelé à des sanctions sévères contre les responsables de tels actes :
« Celui qui échappe à la sanction abuse de sa liberté. Tous les Marocains doivent contribuer aux projets de développement du pays pour garantir un avenir prometteur. »
Incidents récurrents
Le 10 novembre dernier, le stade « 16 Novembre » à Ouled Teïma (Houara) avait également été le théâtre d’émeutes violentes lors du match entre le Chabab Houara et l’Ittihad Amel Tiznit. Les affrontements ont débuté avec des échanges verbaux entre supporters dès l’arrivée des visiteurs et se sont intensifiés jusqu’à envahir le terrain, entraînant la suspension de la rencontre.
Le journaliste marocain Hassan Boussri a mis en lumière un nouveau phénomène inquiétant :
« Les émeutes ne se limitent plus aux foyers traditionnels, comme les affrontements entre les supporters du Raja, du Wydad ou de l’AS FAR. Nous assistons aujourd’hui à des incidents dans des villes inattendues, comme Houara et Khénifra. Cela a surpris l’opinion publique. »
Boussri a souligné que les seules sanctions répressives ne suffisent pas à résoudre le problème. Il a également mentionné un facteur aggravant : la présence de pierres à proximité des stades où les travaux ne sont pas encore achevés, comme l’a illustré récemment l’entraîneur sud-africain Rhulani Mokwena en apportant des pierres à une conférence de presse dans le cadre du championnat marocain.
L’influence des réseaux sociaux
Selon Boussri, les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans l’escalade des tensions :
« Les violences commencent souvent sur les plateformes numériques, où les supporters s’échangent menaces et provocations. Le stade devient alors l’arène où ces tensions éclatent. Nous devons surveiller ce qui se passe dans cet espace virtuel. »
Une responsabilité collective
Avec les grands événements sportifs à venir, comme la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, le Maroc doit se préparer à accueillir des spectateurs du monde entier. Cela nécessite des infrastructures modernes et une gestion sécuritaire rigoureuse pour garantir le succès de ces compétitions.
Boussri conclut :
« Nous devons bâtir des stades aux standards internationaux et adopter une gouvernance sécuritaire exemplaire, car elle constitue une part essentielle de la réussite de l’organisation de grands événements sportifs. »