January 22, 2025
Politique Société

Les acquis des travailleurs en 2024 entravés par des lois sociales controversées

  • December 31, 2024
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Des millions de salariés marocains entament la nouvelle année avec l’entrée en vigueur de certaines augmentations de salaires, mais ces avancées sont ternies par des lois sociales qui

Des millions de salariés marocains entament la nouvelle année avec l’entrée en vigueur de certaines augmentations de salaires, mais ces avancées sont ternies par des lois sociales qui suscitent la colère des syndicats et ravivent les tensions avec le gouvernement.

Des avancées sociales : un pas en avant

  • Augmentation des salaires :
    L’accord du 30 avril dernier a permis une augmentation générale de 1000 dirhams pour les fonctionnaires, répartie en deux tranches : la première a été versée en juillet 2024, et la seconde est prévue pour juillet 2025.
  • Revalorisation du SMIG et du SMAG :
    Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) sera augmenté de 10 %, la moitié étant effective dès janvier 2024, et l’autre moitié en janvier 2026. Une augmentation similaire s’applique au salaire minimum agricole garanti (SMAG) à partir d’avril 2024 et 2026.
  • Réduction d’impôts :
    Le gouvernement a introduit des réductions fiscales significatives sur les salaires des travailleurs actifs et des fonctionnaires, générant un gain mensuel pouvant atteindre 400 dirhams pour les revenus moyens.

Tensions sociales : des pas en arrière

  • Loi sur le droit de grève :
    La discussion de la loi n° 97.15 sur le droit de grève a été relancée au Parlement sans consultation préalable avec les syndicats. Ces derniers considèrent ce texte comme une atteinte aux libertés syndicales et un outil de restriction du droit de grève, pourtant garanti par la Constitution et les conventions internationales.
  • Dialogue social interrompu :
    Les syndicats déplorent l’annulation de la session de dialogue social de septembre, initialement prévue pour discuter des lois sociales et du projet de loi de finances 2025. Cette interruption a permis au gouvernement de faire passer plusieurs textes controversés sans concertation.

Réactions syndicales : colère et mobilisation

Les leaders syndicaux expriment leur mécontentement face aux acquis jugés insuffisants et aux “reculs sociaux” imposés par le gouvernement :

  • Mélodie Moukharik, secrétaire général de l’UMT, qualifie les acquis de “très modestes” et dénonce la flambée des prix qui érode les augmentations salariales.
  • Abdelkader El Amrani, de la CDT, dénonce le passage en force de lois sociales sans dialogue ni consensus, notamment sur le droit de grève et les réformes des caisses de retraite.

Perspectives pour 2025 : lutte continue

Les syndicats annoncent leur intention de poursuivre leur mobilisation contre les lois jugées “régressives”. Ils appellent le gouvernement à respecter ses engagements de l’accord d’avril 2022 et à rétablir un dialogue social constructif.

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