L’Union des Chrétiens Marocains a envoyé, lundi dernier, une lettre à Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, réitérant sa demande d’abrogation de l’article 220 relatif à la “perturbation de la foi”, ainsi que d’autres articles pénalisant les relations consenties et le non-jeûne public dans le Code pénal.
Un contexte de réforme et d’ouverture
Cette lettre, adressée à l’occasion de la célébration de Noël, exprime la reconnaissance des chrétiens marocains envers le ministre pour ses efforts dans la réforme du Code de la famille, considérée comme ayant renforcé les valeurs de justice et d’équité au sein des familles marocaines.
Signée par le pasteur Adam Rabati, président de l’Union et responsable des Églises de la Gloire du Maroc, la lettre souligne :
« Nous profitons de cette occasion pour vous remercier de vos actions en faveur de la réforme du Code de la famille. Nous sommes convaincus que votre priorité est désormais de rectifier le Code pénal en supprimant certains articles relatifs au non-jeûne public et aux relations consenties. »
Un appel à l’inclusion des activités missionnaires
L’Union des Chrétiens Marocains demande également l’abrogation de l’article 220, qui pénalise les activités missionnaires. Elle considère que ces activités permettent de faire connaître leurs pratiques religieuses tout en favorisant le respect mutuel et la cohabitation dans une société diversifiée sur le plan religieux et culturel.
Le pasteur Rabati a déclaré à Hespress que cette lettre est une “rappel” adressé au ministre Ouahbi, qu’il considère comme la personne idéale pour aborder ces sujets délicats.
Une réforme controversée mais nécessaire
Le président de l’Union a salué la gestion par le ministre du dossier du Code de la famille, affirmant que le moment est opportun pour que les chrétiens marocains fassent entendre leurs revendications. Il a reconnu que ces questions, notamment la dépénalisation des relations consenties et du non-jeûne public, susciteront des critiques de la part des conservateurs, mais il estime que le Maroc, engagé dans une dynamique de changement, est prêt pour de telles réformes.
Soutien des institutions et appel à l’action
Le pasteur Rabati a également rappelé l’avis du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et les nombreuses propositions qui restent inexploitées. Il a appelé les communautés religieuses au Maroc à sortir de l’ombre et à réclamer leurs droits.
« Les chrétiens marocains, présents dans toutes les villes du royaume, comptent sur le ministre Ouahbi pour porter leurs revendications devant le Parlement », a-t-il conclu.