L’image des victimes du tremblement de terre d’Al Haouz, prises au piège par la neige dans leurs tentes lors de leur deuxième hiver, a poussé le groupe du Parti du Progrès et du Socialisme au Parlement à demander la création d’une mission d’enquête temporaire concernant les “conditions et l’avancement des opérations d’hébergement, de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées”.
Cette mission parlementaire, présentée par le président du groupe, Rashid Hamoni, vise à interroger les différents secteurs responsables de la reconstruction, notamment sur la question de l’accélération des opérations.
Appels urgents de la société civile pour des logements décents et une enquête indépendante
En parallèle, des organisations civiles ont lancé des appels urgents au gouvernement pour fournir des “logements décents alternatifs aux tentes” pour les victimes du séisme, qui souffrent dans des conditions extrêmement difficiles dans des tentes incapables de résister aux défis climatiques de l’hiver, notamment les fortes pluies et la neige dans les zones montagneuses. Ces organisations ont également demandé l’ouverture d’une “enquête indépendante” pour déterminer les responsables des retards dans la reconstruction.
Des rapports ont révélé que les tentes fournies aux sinistrés ne suffisent pas à faire face aux conditions climatiques difficiles, ce qui aggrave leur souffrance dans les zones montagneuses où la neige et la pluie représentent un défi supplémentaire.
Manifestations continues des victimes
Les victimes ont organisé plusieurs manifestations devant le Parlement à Rabat et continuent de revendiquer leurs droits dans les rues de Marrakech. Ces manifestations se poursuivent malgré les promesses du gouvernement concernant l’aide.
Défis dans le processus de reconstruction
Selon les témoignages des sinistrés et les rapports indépendants, plusieurs problèmes affectent le processus de reconstruction, notamment le retard dans le versement des compensations, la hausse des prix des matériaux de construction et l’incapacité des tentes à fournir une protection suffisante contre le froid et la neige.
Début décembre, le gouvernement a annoncé que 57 786 foyers avaient reçu un soutien de 20 000 dirhams comme première tranche pour la reconstruction de leurs maisons détruites. D’autres tranches ont été attribuées à des milliers de familles sinistrées, pour un total de soutien avoisinant les 2,7 milliards de dirhams. Cependant, de nombreuses victimes continuent de vivre dans des conditions difficiles avec l’arrivée de l’hiver.
Appels à accélérer la reconstruction et à enquêter sur les dysfonctionnements
Dans ses déclarations, Mohamed Daich, coordinateur national de la coalition civile pour les montagnes, a souligné que “ce deuxième hiver des sinistrés s’accompagne d’un grand sentiment de découragement”, en raison des conditions de vie dans les tentes et les maisons mobiles. Il a ajouté que le gouvernement n’avait pas pris de mesures urgentes pour améliorer les conditions de vie dans les tentes, soulignant que des solutions rapides doivent être mises en place pour aider les victimes à survivre au froid.
M. Daich a également insisté sur la nécessité d’ouvrir une enquête pour identifier les responsables des retards dans la reconstruction et de réexaminer les décisions de suspension des militants qui ont mis en lumière ces dysfonctionnements.
Besoin de solutions urgentes
De son côté, Mohamed Belhassan, coordinateur de la coordination des victimes du tremblement de terre d’Amizmiz, a expliqué que “les tentes ne sont toujours pas capables de fournir une protection contre les pluies, la neige et les vents forts”. Il a insisté sur l’importance de fournir “des solutions urgentes pour l’hébergement” afin de protéger les sinistrés des conditions climatiques extrêmes.
M. Belhassan a également souligné que bien que l’ouverture d’une enquête soit importante, elle ne doit pas retarder la mise en place de solutions de logement alternatives et l’accélération du processus de reconstruction, tout en résolvant les dysfonctionnements liés au versement des compensations.